La lecture est une fenêtre ouverte sur l’éducation, la réussite professionnelle, le divertissement et les liens sociaux. Nous y accordons une telle importance, en tant que membres de la société, que nous construisons et finançons des bibliothèques afin d’éliminer les obstacles financiers à l’accès aux livres. Malheureusement, selon une enquête menée par le gouvernement canadien en 2023, plus de 5 millions de personnes sont confrontées à d’autres obstacles à la lecture, qu’il s’agisse de difficultés à voir les mots imprimés, à les lire ou à les comprendre en raison de problèmes de vision, ou à tenir un document imprimé ou à en tourner les pages.
La mission du CAÉB a toujours été de soutenir les personnes incapables de lire les imprimés.Cette année, grâce à des fonds obtenus dans le cadre du Programme d’accès équitable à la lecture (PAEL), nous nous lançons à la recherche d’autres personnes qui pourraient bénéficier de nos services, et les informerons qu’elles peuvent obtenir gratuitement des documents à lire accessible par l’intermédiaire du CAÉB.
Cora Payne et Andrea Blake sont deux nouvelles intervenantes recrutées spécialement pour prendre contact avec les enseignants, les professionnels de soutien et les représentants d’organismes communautaires, afin de faire connaître le CAÉB. Elles travailleront également en partenariat avec les bibliothèques afin de les aider à intensifier leurs efforts, à l’échelle locale, pour soutenir davantage de personnes incapables de lire les imprimés.
Nous avons rencontré Cora et Andrea pour en savoir un peu plus sur elles et sur leurs plans de rayonnement au sein de l’équipe du CAÉB.
CAÉB : Parlez-nous un peu de vous :
Cora, directrice du Rayonnement : Titulaire d’un baccalauréat en éducation, je possède des antécédents dans les domaines de l’éducation inclusive, de la défense des droits et de l’engagement communautaire. Avant de me joindre au CAÉB, j’ai travaillé dans le domaine de l’intervention précoce auprès d’enfants en situation de handicap. Je m’appuie également sur mon expérience personnelle en tant que personne dyslexique ayant un TDAH, expérience qui vient renforcer mon militantisme actif envers la justice sociale et les droits des personnes handicapées.
Andrea, adjointe, Rayonnement : Je me décrirais comme étant « dévoreuse de livres et rat de bibliothèque certifiée ». Francophone, j’ai grandi dans une petite communauté rurale dont la bibliothèque, minuscule, est rapidement devenue mon refuge. Je suis titulaire d’un baccalauréat et d’une maîtrise en communication, et je suis ravie de mettre à profit mon expérience dans l’enseignement, la communication, la gestion de projets et la traduction française.
Y a-t-il un aspect du CAÉB en particulier que vous aimeriez porter à la connaissance de la population (ou que vous avez hâte de présenter aux personnes qui découvrent le CAÉB)?
Cora : Notre collection est immense, chacun peut y trouver son compte! Qu’il s’agisse d’un titre fétiche de votre adolescence ou d’une nouveauté, le CAÉB a le livre qu’il vous faut. J’encourage également les auditeurs de balados à faire l’essai des livres audio, qui peuvent être tout aussi captivants, sinon davantage.
Andrea : J’ajouterais trois points au commentaire de Cora.
- Notre collection est accessible gratuitement.
- Il n’y a PAS DE LISTE D’ATTENTE pour les téléchargements numériques. Autrement dit, les livres audio et les livres ePub sont immédiatement disponibles dès qu’ils sont ajoutés à votre étagère de Téléchargement direct.
- Si vous souhaitez lire un livre qui ne figure pas encore dans notre collection de 1,5 million de titres, nous examinerons la possibilité d’en faire l’acquisition.
Qu’est-ce qui vous a attiré vers ce travail de rayonnement?
Cora : Pour moi, le rayonnement est une approche collaborative de la défense des droits. Il me permet d’accéder à un réseau diversifié de personnes, chacune apportant son point de vue unique. Ces liens nous aident à bâtir des communautés inclusives et à collaborer avec des intervenants qui se consacrent à la création d’un monde plus inclusif.
Je crois profondément aux principes du « rien sur nous sans nous », de la conception universelle et de l’intersectionnalité. Le rayonnement me donne l’occasion de partager cette perspective lors de réunions, tout en apprenant des autres.
La communauté des personnes handicapées est vaste, diversifiée et résiliente. C’est un honneur de consacrer ma carrière à apprendre d’elle et à la soutenir.
Andrea : J’aime lire et j’ai toujours défendu assidûment l’alphabétisation et la passion littéraire auprès de mes amis et de mes proches. Je sais que beaucoup de gens se considèrent comme « non lecteurs », peut-être parce qu’ils « ne se sont jamais intéressés à la lecture dans leur jeunesse ». Je sais également que certaines de ces personnes sont peut-être incapables de lire les imprimés sans le savoir, pensant simplement ne pas aimer lire. En fait, la lecture présente de nombreux avantages et chacune et chacun d’entre nous devrait pouvoir en profiter, quelles que soient nos capacités. Pouvoir continuer à parler de mon amour de la lecture et promouvoir l’alphabétisation à l’échelle nationale est un rêve devenu réalité.
?
Cora : J’ai été impressionnée par la diversité des technologies de lecture accessible. Je ne savais pas qu’il existait autant d’outils innovants à la disposition des personnes incapables de lire les imprimés, notamment l’afficheur braille électronique.
Il est fascinant de constater que de nombreux outils d’accessibilité sont depuis longtemps à la pointe de l’innovation. À titre d’exemple, les livres audio ont été créés à l’origine pour les personnes aveugles ou malvoyantes, et ils servent aujourd’hui à un public tellement plus vaste.
Andrea : Je suis arrivée à ce poste avec des connaissances très rudimentaires sur les aménagements accessibles et les différents types d’invalidité. J’ai été surprise d’apprendre que la plupart des gens, à un moment ou à un autre de leur vie, connaîtront une situation de handicap. La plupart d’entre nous pourraient tôt ou tard avoir besoin de livres accessibles. Il est donc extrêmement important et nécessaire de promouvoir à grande échelle un service national GRATUIT de documents à lire dans différents formats.
Avez-vous à l’esprit une idée fausse que les gens ont et que vous aimeriez dissiper au sujet du CAÉB ou de l’accès à des documents à lire accessibles?
Cora : Le CAÉB n’est pas réservé aux personnes qui lisent dans des formats de substitution ou aux bibliothécaires. Il est également à la disposition des enseignants et des personnes qui soutiennent les personnes incapables de lire les imprimés, grâce à des initiatives comme le Programme d’accès des enseignants et le Programme de soutien à l’accès des clients.
Les textes électroniques et les livres audio s’alignent également sur des pratiques de lecture multisensorielles fondées sur des preuves pour les élèves ayant des troubles d’apprentissage. Un compte du CAÉB peut s’inscrire dans un plan d’intervention holistique et fondé sur des preuves, tout en laissant aux élèves la liberté de choisir ce qu’ils souhaitent lire. Cette autonomie face au choix est le facteur de motivation le plus puissant. Elle incitera, espérons-le, l’élève à développer un amour pérenne de la lecture.
Andrea : Je crois que l’une des idées fausses que les gens ont est que le CAÉB est réservé aux personnes âgées aveugles ou malvoyantes. Bon nombre de personnes vivent une situation où leur handicap leur donne droit aux services du CAÉB. Je pense notamment aux enfants dyslexiques scolarisés qui pourraient utiliser des livres audio ou des livres électroniques avec des polices personnalisables pour mieux atteindre leurs objectifs en matière de lecture, ou encore aux parents aveugles ou malvoyants d’enfants voyants (ou vice versa) qui souhaitent lire des histoires ensemble avant d’aller au lit, à l’aide de nos livres d’images avec braille imprimé. La lecture est bénéfique pour tout le monde, et je suis fière de militer pour que les Canadiennes et les Canadiens connaissent l’existence de ce service.
À quoi ressemblera pour vous le succès dans un an ou deux au chapitre du rayonnement des services du CAÉB?
Cora : Nous aimerions étendre la formation aux employés des bibliothèques, aux enseignants et à d’autres professionnels. Une trousse de formation des formateurs destinée aux employés des bibliothèques est en cours d’élaboration. Elle leur donnera les outils et la confiance nécessaires pour aider leurs abonnés incapables de lire les imprimés qui recherchent des formats de substitution.
Outre les bibliothèques, nous souhaitons établir des liens avec au moins 50 organismes communautaires qui viennent en aide aux personnes incapables de lire les imprimés. J’espère tout particulièrement m’associer à des organismes de défense des droits des handicapés, ainsi qu’avec des groupes qui viennent en aide aux personnes racialisées, queer et transgenres ou en situation de pauvreté.
À titre d’enseignante diplômée, j’espère également voir mes collègues pédagogues intégrer le CAÉB dans leurs plans de soutien aux élèves. Quand j’étais petite, je pensais détester la lecture, mais en réalité, j’avais simplement du mal à décoder les textes imprimés traditionnels. J’aimerais que les élèves découvrent, plus tôt que moi, qu’ils n’ont pas d’aversion pour la lecture, mais qu’ils ont simplement besoin d’un format qui leur convient.
Enfin, nous voulons nous assurer que notre action s’étend aux communautés rurales, isolées, nordiques et autochtones, où l’accès aux ressources est souvent très limité.
Andrea : Pour moi, la réussite de l’équipe de rayonnement pourrait se traduire par plusieurs choses :
- Établir des liens avec divers nouveaux organismes et établissements qui se consacrent aux personnes en situation de handicap avec lesquels nous n’avions jamais collaboré auparavant.
- Proposer plusieurs ateliers à ces organismes sur la manière de présenter le CAÉB à leurs membres qui pourraient tirer profit de supports de lecture dans des formats de substitution.
- Rencontrer des organisations autochtones de partout au Canada afin de discuter des possibilités de collaboration et de la manière dont nous pouvons soutenir mutuellement nos missions.
- Assister à des conférences sur l’alphabétisation accessible et établir des liens avec encore plus d’organisations et de professionnels qui auraient avantage à connaître les services du CAÉB.
Comment peut-on prendre contact avec vous?
Nous serions ravies de prendre contact avec toutes les personnes intéressées. Que vous fassiez partie de la communauté des personnes handicapées, que vous souteniez des personnes susceptibles de bénéficier des services du CAÉB ou que vous souhaitiez simplement en savoir plus, nous serions heureuses d’échanger avec vous. Vous pouvez nous joindre aux adresses cora.payne@celalibrary.ca et andrea.blake@celalibrary.ca. Nous cherchons par ailleurs à partager les témoignages d’abonnés qui ont bénéficié des services du CAÉB, alors n’hésitez pas à nous écrire si vous souhaitez nous faire part de votre expérience.
