
Les récits ont joué, et jouent toujours, un rôle dans la sensibilisation des Canadiens, jeunes et moins jeunes, à l’héritage terrible des pensionnats indiens. Nous n’avons pas d’excuse pour ne pas connaître l’histoire ou ses conséquences.
~ David A. Robertson, auteur autochtone
En cette fin de Mois national de l'histoire autochtone, les Canadiens se retrouvent devant la découverte de centaines de tombes anonymes dans les pensionnats indiens de Marieval et de Kamloops, et la perspective d’autres découvertes à venir.
Les livres ont toujours contribué à nous éduquer et à nous sensibiliser aux expériences des autres. C’est pourquoi le CAÉB a décidé au cours de ce mois d’honorer les disparus en mettant à l’avant-plan des livres sur les pensionnats indiens, qui serviront de ressource à ceux qui souhaitent mieux comprendre le préjudice irréparable causé aux communautés autochtones. Dans la mesure du possible, ces livres que nous avons choisis ont pour auteurs des survivants des pensionnats indiens et des membres de leurs familles ou de leurs communautés. On y retrouve des mémoires, des romans et des ouvrages documentaires pour adultes et pour enfants. Nous espérons que ces ressources vous seront utiles.
Rapports de la Commission de vérité et réconciliation
Le vent en parle encore par Michel Jean
À quatorze ans, Virginie, Marie et Thomas sont arrachés à leurs familles sur ordre du gouvernement canadien. Avec les autres jeunes du village, ils sont envoyés, par avion, dans un pensionnat perdu sur une île à près de mille kilomètres de chez eux pour y être éduqués. On leur coupe les cheveux, on les lave et on leur donne un uniforme. Il leur est interdit de parler leur langue. Leur nom n'existe plus, ils sont désormais un numéro. Soixante-dix ans plus tard, l'avocate Audrey Duval cherche à comprendre ce qui s'est passé à Fort George, l'île maudite balayée par l'impitoyable vent du large, et ce qu'il est advenu des trois jeunes disparus mystérieusement, sans laisser de trace. Une histoire où l'amour et l'amitié offrent parfois les seuls remparts contre les agressions et la violence.
Kuei, je te salue: conversation sur le racisme (Collection Parcours) par Deni Ellis Béchard, Natasha Kanapé Fontaine
La rencontre littéraire et politique de la poète Innu Natasha Kanapé Fontaine et du romancier québéco-américain Deni Ellis Béchard, qui ont décidé d'entamer une conversation sans tabou sur le racisme entre Autochtones et Allochtones. Idle No More, Commission de vérité et réconciliation, enquête nationale sur les femmes autochtones disparues ou assassinées... Comment cohabiter si notre histoire commune est empreinte de honte, de blessures et de colère ? Comment contrer cette méconnaissance de l'autre qui aboutit au mépris ? Comment faire réaliser aux Blancs le privilège invisible de la domination historique ? Comment guérir les Autochtones des stigmates du génocide culturel ? Dans cet échange épistolaire au souffle poétique, Natasha raconte sa découverte des pensionnats autochtones, son obsession pour la crise d'Oka, la vie sur la réserve de Pessamit ; Deni parle du racisme ordinaire de son père, de la ségrégation envers les Afro-Américains, de son identité de Québécois aux États-Unis.
Cheval Indien par Richard Wagamese
Enfermé dans un centre de désintoxication, Saul Cheval Indien touche le fond et il semble qu'il n'y ait plus qu'une seule issue à son existence. Plongé en pleine introspection, cet Ojibwé, d'origine Anishinabeg du Nord ontarien, se remémore à la fois les horreurs vécues dans les pensionnats autochtones et sa passion pour le hockey, sport dans lequel il excelle. Saul, confronté aux dures réalités du Canada des années 1960-1970, a été victime de racisme et a subi les effets dévastateurs de l'aliénation et du déracinement culturels qui ont frappé plusieurs communautés des Premières Nations. Avec empathie et perspicacité, Richard Wagamese brosse le portrait d'un homme broyé par son destin et, plus largement, d'une génération d'autochtones victimes de leur époque et du déclin de leur culture
L'Indien malcommode: un portrait inattendu des Autochtones d'Amérique du Nord par Thomas King
L'Indien malcommode » est à la fois un ouvrage d'histoire et une subversion de l'histoire officielle. En somme, c'est le résultat de la réflexion personnelle et critique que Thomas King a menée depuis un demi-siècle sur ce que cela signifie d'être Indien aujourd'hui en Amérique du Nord. Dans ce franc-parler qui ne peut appartenir qu'à un Indien, King démonte avec beaucoup d'esprit les idées reçues touchant les peuples autochtones. Ce livre n'est pas tant une condamnation du comportement des un ou des autres qu'une analyse suprêmement intelligente des liens complexes qu'entretiennent les Blancs et les Indiens.
Histoire: récits autochtones par Thomas King
L'auteur explore comment les histoires et les contes façonnent nos perceptions. À travers la littérature et l'histoire, la religion et la politique, la culture populaire et la contestation sociale, King propose une réflexion inédite sur notre relation envers les peuples autochtones. L'Indien réel, affirme l'auteur, ne ressemble guère à la figure du sauvage, tirée des représentations entretenues par les Blancs nord-américains. Avec un esprit critique bien aiguisé, Thomas King démontre que les histoires sont la clé et, sans doute, le seul espoir pour se comprendre. Il nous oblige à les écouter... pour mieux appréhender les réalités de notre monde.
Lazare Vollant (Magellan) par François Gravel
Six mois après les événements survenus dans "Arthur Prophète" Jean-François Lespérance reçoit la visite de Lazare Vollant, un vieil Innu au seuil de la mort, qui le conduit dans un chalet de Val-David situé à distance de marche de la résidence du Christ-Roi: une maison de repos où les religieux de la congrégation des Frères du Précieux-Sang terminent leurs jours. Effaré, Jean-François écoute son interlocuteur lui raconter comment, à l'âge de cinq ans, il a été arraché à sa famille et emprisonné dans un pensionnat. Pour les lecteurs d'école secondaire.
Pour les enfants
Le chandail orange de Phyllis par Phyllis Webstad
Quand Phyllis était une petite fille, elle avait hâte d?aller au pensionnat pour la première fois. Sa grand-mère lui a acheté un chandail orange éclatant qu?elle aimait et elle l?a porté pour aller à l?école la première journée. Quand elle est arrivée à l?école, on lui a enlevé son chandail et on ne lui a jamais redonné. Ceci est l?histoire vraie de Phyllis Webstad et l?histoire de la Journée du chandail orange, qui pour tous les Canadiens est une journée pour réfléchir au traitement réservé aux peuples autochtones et au message Chaque enfant compte.
Étrangère chez moi: une histoire vraie par Christy Jordan-Fenton
Margaret a dix ans et elle se réjouit à l'idée de rentrer à la maison après avoir passé deux ans dans un pensionnat. Mais quand elle retrouve enfin sa famille, sa mère ne la reconnaît pas et crie : Pas ma fille! Cet accueil n'est pas celui que Margaret espérait. Elle a oublié la langue de son peuple et a du mal à avaler la nourriture de sa mère. Margaret n'a même pas le droit de jouer avec son amie Agnès parce que les gens trouvent quelle ressemble trop aux étrangers détestés. Elle est devenue une étrangère parmi les siens.
Je ne suis pas un numéro par Kathy Kacer, Jenny Kay Dupuis h
Irene, huit ans et ses deux frères sont forcés de quitter leur famille pour aller dans un pensionnat loin de chez eux. C'est la loi! Dans cet endroit austère, on les empêche de parler leur langue et on leur donne un numéro en guise de nom. À la fin de l'année scolaire, les enfants rentrent à la maison et informent leurs parents des conditions exécrables dans lesquelles ils doivent vivre au pensionnat. Trouveront-ils un moyen de cacher les enfants afin qu'ils n'y retournent jamais?Inspiré de la vie de la grand-mère de Jenny Kay Dupuis, Je ne suis pas un numéro met en lumière une sombre partie de l'histoire du Canada de manière à sensibiliser les enfants et à leur permettre d'en tirer une leçon humaine et historique.